top of page
bandeau.jpg

livre d'artiste

La famille Marichapo

Quand l'art de l'estampe et l'art de la marionnette se rencontrent, il y a des histoires étonnantes, joyeuses qui prennent formes.

La xylographie fait partie de mes pratiques artistiques depuis un certain temps déjà, la découverte de la marionnette est plus récente.

Une envie, un besoin de graver sur le bois une histoire de marionnette s'est imposé à moi. C'était devenu une évidence, une urgence.

La pierre angulaire est, de faire partie d'un groupe de marionnettistes, François, Murielle, Daphnélia, Julie, et Eric Cornette, marionnettiste professionnel de la Cie à La Belle Etoile (St Maurice La Clouère /86). L'énergie du groupe, sa bienveillance stimule l'esprit, la créativité.

Au début de l'aventure sans savoir où elle m'emmènerait, j'ai gravé ma marionnette, fabriquée en juin 2017 avec la Cie du Loup qui Zozote (Chauvigny 86) mais elle était bien seule. Comment faire une suite logique ? J'ai voyagé dans cet univers, retenu quelques noms comme Bonnard, ou Ubu d'Alfred Jarry. Si Guignol est un ancêtre, alors toutes les marionnettes sont cousin-cousines, la vision logique d'une unité, d'une famille devenait évidente. La création de nouvelles figures s'est faite avec cette idée d'appartenance à une famille. Me restait à déterminer quel élément pouvait être dans cette histoire, avec quel dénominateur commun les marionnettes pouvait-elles être identifiées ? Car elles devaient rendre compte de ce petit bout visible qui les unis, comme un code génétique.

S'appuyer sur des choses simples, par exemple le mot marionnette désigne « petite Marie ». Dans mes dessins, un chapeau est arrivé. Comment assembler ces deux éléments : Marie avec son chapeau = Marichapo = famille de Marichapo ! Voilà j'avais crée une nouvelle famille, tous ou presque devaient porter un chapeau.

De cette famille imaginaire, tous ces membres ont quelque chose d'excentrique, d'étrange, ou ne serait-ce pas la norme de la famille Marichapo, un grain de fantaisie ?

Comme avec le « ça a été » de Roland Barthes, la famille Marichapo se tient devant vous par l'estampe. Les cousins, les cousines sont là dans cet instant d'éternité. L'estampe a cet effet photographique : il arrête le temps. Et puisque la famille Marichapo est imaginaire, sa raison d'exister est encore plus illusoire. La fixer sur l'estampe la rend d'un seul coup présente, vivante.

 

La marionnette, miroir de l'humain, est une ressource infinie pour illustrer les sentiments mêlés de joie, tristesse, colère, jalousie, mais aussi tendresse, humour, amour, malice et bien d'autres sentiments encore.

Depuis longtemps, très longtemps, les hommes utilisent la marionnette. La représentation de l'Homme dans toutes ses dimensions est en action. Qu'elle soit pour distraire l'enfant, l'adulte, la petite Marie a ce pouvoir. Celui de faire perdre un moment le sens de la réalité, de vous emmener vers un autre monde. Celui où l'âme est innocence, vierge de toute impulsion sans retour. Celui où l'âme est devenu enfance avec un sentiment d'immortalité. Jamais la petite Marie ne meurt. Elle part, elle revient, elle joue à condition de lui donner vie, voilà son paradoxe.

Entre présence et absence, l'absence de leur présence, le jeu est difficile et pourtant si singulier.

Tu vis, je vis.

Tu n'est pas là, je ne suis pas là.

Tu rigoles, je rigole.

Tu souris, je souris

et tu m'embarques dans ton histoire, je me perds, je reviens, je m'égare, à nouveau.

 

Vivre dans votre âme, mettre des histoires en chantier dans votre cœur et dans votre tête, c'est le jeu de la marionnette.

La famille Marichapo est composée de 14 estampes sur xylogravure -

papier Hahnemühle blanc 300 grs

15 intercalaires papier Japon Unryu white 30 grs

Tiré en 2 exemplaires

Son coffret est recouvert de papier Himalaya 105 grs

​

« L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » Paul Klee

bottom of page